Les risques et bienfaits du sommeil de bébé sur les parents

En 2022, près d’un tiers des familles françaises déclaraient partager occasionnellement ou régulièrement le lit avec leur nourrisson. L’Organisation mondiale de la santé recommande pourtant un couchage dans la même chambre, mais pas dans le même lit, jusqu’aux six mois de l’enfant. Malgré ces consignes, de nombreux parents adaptent la pratique en fonction de leurs besoins, oscillant entre sécurité, proximité et fatigue accumulée. Les bénéfices rapportés cohabitent avec des mises en garde médicales, créant un équilibre parfois difficile à atteindre.

Le cododo : entre proximité rassurante et questionnements parentaux

Partager la chambre, et parfois le lit, avec son nourrisson n’est plus l’apanage de quelques familles marginales. Le cododo, longtemps tenu à distance par la culture française, revient en force parmi les pratiques parentales. L’idée, héritée du japonais, c’est ce sommeil partagéparents et bébé dorment dans une proximité immédiate. D’après les dernières enquêtes, près d’un tiers des familles françaises s’y essaient au moins pendant une période, signe d’un basculement des habitudes.

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Pourquoi ce choix ? Pour beaucoup, le cododo répond d’abord à une envie de proximité nocturne et de réconfort. Les nuits saccadées des débuts, l’allaitement, le besoin de rassurer un tout-petit qui découvre la vie : toute une série de raisons concrètes pousse les parents à préférer la solution du partage de chambre ou de lit. Les soignants le constatent : cette présence facilite souvent l’allaitement sur la durée et réduit l’angoisse maternelle. Mais, derrière ces bénéfices, persistent des doutes et des débats.

Impossible de généraliser, tant la pratique varie selon les cultures et les contextes. Au Canada ou dans des pays nordiques, le cododo s’inscrit dans une logique de parentage proximal, appuyé par des consignes claires et des équipements adaptés. En France, chaque foyer bricole sa solution, entre recommandations officielles et réalités du quotidien. Comment assurer à la fois la sécurité de l’enfant et l’intimité du couple ? Quand décider de laisser le nourrisson dormir seul ? L’organisation de la maison, la composition familiale, le rythme de vie : tout cela pèse dans la balance, au fil des nuits.

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Voici quelques repères pour situer les principales options de couchage :

  • Chambre partagée : préconisée par l’OMS pendant les six premiers mois de vie du bébé
  • Lit familial : au cœur de débats, entre liens affectifs et impératifs de prévention

Quels sont les bienfaits et les risques du sommeil partagé avec bébé ?

Le sommeil partagé, ou bed sharing, séduit de plus en plus de foyers, attirés par ses bénéfices immédiats. La proximité facilite l’apaisement du nourrisson, diminue la durée des pleurs nocturnes et simplifie l’allaitement maternel. Plusieurs études, notamment celle de McKenna (Dev Behav Pediatr), montrent que le rythme veille-sommeil du bébé se synchronise plus vite au sein d’un environnement partagé. Les parents qui franchissent le pas parlent souvent d’un attachement renforcé et d’une capacité accrue à répondre aux besoins de leur enfant pendant les premiers mois.

Cependant, la prudence reste de mise. Les sociétés savantes rappellent que le sommeil partagé dans un lit adulte augmente le risque de syndrome de mort subite du nourrisson (MSN). Plusieurs facteurs aggravent ce risque : matelas trop mou, couette épaisse, tabagisme parental, usage d’alcool ou de somnifères. Les chiffres français sont sans appel : une part notable des victimes de MSN se trouvaient dans le lit parental au moment du drame.

Pour bien distinguer les points positifs et les dangers, voici ce qui ressort des travaux récents :

  • Bénéfices : allaitement facilité, rythme de sommeil mieux coordonné, sentiment de sécurité accru
  • Risques : syndrome de mort subite, suffocation, risque de chutes, hyperthermie

La sécurité de l’environnement du bébé doit primer. Un lit parental partagé ne remplace jamais un espace pensé pour le nourrisson, surtout en cas de co-sleeping improvisé. Les recommandations internationales insistent : mieux vaut partager la chambre sans partager le lit, pour préserver la proximité affective tout en limitant les accidents.

Pere dormant paisiblement avec son bebe sur la poitrine dans une chambre chaleureuse

Des conseils concrets pour un cododo serein et sécurisé

Choisir de dormir avec son bébé implique de repenser l’environnement nocturne. Les recommandations internationales sont unanimes : privilégiez un matelas ferme, sans oreiller ni couverture épaisse, pour limiter les risques liés au sommeil partagé. La position dorsale reste la règle d’or : installer le nourrisson sur le dos, jamais sur le ventre ni le côté.

Le compromis idéal ? Un lit bébé accolé au lit parental, de type « side-car », très répandu dans plusieurs pays européens. Cette solution combine surveillance rapprochée et réduction des risques accidentels, tout en maintenant l’environnement bébé distinct. Écartez tout objet superflu, coussins, peluches, tours de lit, qui pourrait gêner la respiration de l’enfant.

Voici les réflexes à adopter pour sécuriser le sommeil partagé :

  • Assurez-vous que le matelas épouse parfaitement le cadre du lit
  • Ne laissez jamais un bébé seul sur un lit d’adulte
  • Évitez le partage du lit après la consommation d’alcool ou de médicaments sédatifs

La chambre partagée, un nourrisson dormant dans la même pièce, mais dans son propre espace, reste la référence dans les recommandations au Royaume-Uni, au Canada comme en France. Parfois, l’usage d’une tétine à l’endormissement est conseillé : certains travaux relayés par Santé publique France associent cette pratique à une diminution du risque de syndrome de mort subite du nourrisson.

Pensez à aérer fréquemment la chambre, à maintenir une température stable (18-20°C) et à exclure toute exposition au tabac. Le sommeil des nourrissons demande une attention renouvelée chaque soir. Ajustez vos habitudes au fil du temps, sans céder à la pression extérieure ni au sentiment de faute. La sérénité familiale se construit, nuit après nuit, dans l’écoute et l’adaptation.